Reconnaissons-le. Le scrutin provincial de dimanche ne passionne guère les foules. Sauf s’il a un jour bénéficié de son aide, la grand public ne cerne pas bien l’utilité de cette institution coincée entre la Région et les communes. 
Au pouvoir depuis 12 ans, le MR et le PS s’en tiennent aux trois secteurs prioritaires prévus en 2002 dans les contrats de partenariat avec la Région wallonne : enseignement, logement et qualité de vie. Les deux premiers surtout ont bénéficié de ces choix liés aux besoins du Brabant wallon. Le tout sans augmentation d’une fiscalité qui avait triplé lors de la naissance de la dixième province. 
Dans l’opposition, Ecolo et le CDH défendent l’idée d’un élargissement des compétences actuelles, proposant par exemple d’élaborer un plan provincial de mobilité. 
Sur le plan politique, un accord a rassemblé les libéraux et les socialistes pendant 12 ans. Soit deux législatures. Jamais deux sans trois? Tout concourt à répondre par l’affirmative quand on sonde les intentions des deux camps. Le MR et le PS estiment avoir fait du bon travail. 
Il n’empêche: les réformateurs, largement en tête quant au nombre d’élus, n’ont pas du tout apprécié que le poste de gouverneur – qui leur était promis – n’ait pas été attribué à l’un des leurs, en l’occurrence Serge Kubla, le député-bourgmestre de Waterloo. 
Cette mise à l’écart du MR remettra-t-elle en question son alliance avec le PS, tenu pour responsable de la situation? Ce n’est pas impossible.
Ecolo : explorer d’autres voies

Le fil rouge du programme des verts ?

Nous souhaiterions que le conseil provincial ne soit plus le salon mais bien le living du Brabant wallon », lance Françoise-Florence Michel qui conduira la liste des verts dans le district de Wavre. Pour la Chaumontoise, la Province est une institution mal connue. « Pour y remédier, pourquoi ne pas mettre en place des commissions consultatives, notamment dans le domaine de la mobilité, de la culture… ? Et pourquoi un simple citoyen ne pourrait-il pas bénéficier d’un droit d’interpellation des conseillers, comme cela se pratique dans des (rares) communes », demande-t-elle. Une autre voie pour enrayer le déficit de communication avec les citoyens : transformer le journal provincial en un outil ouvert aux lecteurs et à l’opposition où seraient détaillés décisions, comptes et budgets.

Le développement durable : celui qui garantit le futur tout en gérant efficacement le présent. « Notre province, une des plus riches et des plus stables en Wallonie, devrait jouer un rôle exemplaire dans ce domaine, poursuit la conseillère provinciale. Cela signifie notamment qu’elle devrait davantage soutenir des initiatives d’économie sociale fournissant de l’emploi à des personnes peu qualifiées, développer des filières d’écoconstruction… » Et d’ajouter : « Tous les groupes politiques pointent l’urgence de permettre aux jeunes de se loger à un prix décent en Brabant wallon. Nous préférons une vision plus globale : pourquoi, par exemple, ne pas renforcer les aides provinciales pour des projets économes en matière d’énergie ? » 

« En dehors de la défense de l’environnement au sens classique, nous voulons explorer d’autres voies », ajoute Françoise-Florence Michel. Et de citer l’« ambulance verte », service de détection et d’analyse des pollutions intérieures tel qu’il en existe dans la province de Namur et auquel tout citoyen peut faire appel. 
Par ailleurs, Ecolo souhaite voir le centre culturel du Brabant wallon conforté dans son rôle de coordinateur culturel. Mais aussi que la Province recommence à subsidier des petits projets. « Il y a énormément de jeunes qui sortent des écoles de musique, de théâtre, de danse… et qui ont des choses à dire, explique Françoise-Florence Michel. C’est aussi en les mettant en valeur que la province pourrait accroître sa visibilité. »